Un peu d'histoire
Le territoire de l'académie
Le décret dispose que l’Université « sera composée d’autant d’académies qu’il y a de cours d’appel ». L’académie de Bordeaux s’étend alors sur les trois départements de la Gironde, de la Dordogne et de la Charente qui composent le ressort de la cour d’appel de Bordeaux. Il faut noter que ce territoire académique ne correspond pas au bassin des départements qui, en l’An X (1802), avait été déterminé comme zone de recrutement du lycée de Bordeaux (Gironde, Landes et Lot-et-Garonne) : en 1808, le Lot-et-Garonne est alors rattaché à l’académie de Cahors et les Landes et les Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques) font partie de celle de Pau (qui comprend aussi le département des Hautes-Pyrénées).
Des limites longtemps mouvantes
Tout au long de la première moitié du XIXè siècle, les limites de l’académie de Bordeaux ont varié au gré des changements de régimes politiques et des réformes administratives successives. L’ordonnance du 17 février 1815 prévoit une nouvelle configuration : la Charente, jusqu’alors partie de l’académie de Bordeaux, est rattachée à l’académie de Poitiers ; les Basses-Pyrénées et les Landes, qui relevaient sous l’Empire de l’académie de Pau, rejoignent l’académie de Bordeaux, de même le Lot-et-Garonne jusque-là dépendant de l’académie de Cahors.
Ainsi se trouve constituée une académie de Bordeaux au ressort identique à celui que nous lui connaissons aujourd’hui. Mais viennent les Cent-Jours puis la seconde Restauration et l’ordonnance du 15 août 1815 disposant que l’organisation des académies héritées de l’Empire est « provisoirement maintenue ». Le provisoire va durer jusqu’en 1848... La carte des académies est à nouveau remodelée par l’arrêté du 7 septembre 1848.
Formée de cinq départements, la nouvelle académie de Bordeaux est composée de la Charente, de la Dordogne, de la Gironde, des Landes, et des Basses-Pyrénées ; l’académie de Pau, qui existait depuis 1808, disparaît à la faveur du nouveau découpage. Celui-ci est peu durable.
La loi du 15 mars 1850, dite « loi Falloux », le remet en cause ; la loi dispose qu’il sera établi une académie dans chaque département. Mais ce régime est rapidement abrogé par la loi du 14 juin 1854 - la loi Fortoul - qui restaure les grandes académies, administrée par un recteur assisté d’autant d’inspecteurs d’académie qu’il y a de départements dans la circonscription. Composée de la Dordogne, de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Basses-Pyrénées, l’académie de Bordeaux, telle qu’elle est constituée aujourd’hui, voit alors le jour.
Des limites stabilisées depuis 1854
Le découpage de 1854 s’est avéré durable. L’académie de Bordeaux préfigure dès le début du Second Empire la Région Aquitaine. Personne n’y a touché depuis, sauf concernant la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane qui lui avaient été rattachées en 1947, qui ont été retirées par un décret du 31 août 1973 pour former une nouvelle académie, celle des Antilles et de la Guyane ; à son tour démembrée en 1997, celle-ci a donné naissance à deux académies distinctes.
Les bâtiments de l'académie
Le décret du 17 septembre 1808 attribue aux villes chefs-lieux d’académie « l’entretien et les réparations des établissements ». L’application de ce texte s’est révélée délicate, particulièrement à Bordeaux : le texte est ambigu ; la ville ne dispose pas de bâtiments disponibles, déjà occupés par les préfets, les juges, les militaires, le lycée ; et les notables locaux comprennent mal l’intérêt pour leur ville d’abriter cette nouvelle institution dont par ailleurs ils se méfient. Se vérifie, avec l’exemple rectoral, la difficulté pour une institution nouvelle, en période de réorganisation générale, de trouver sa place.
Une longue errance
La demande du premier recteur de s’installer avec ses commis dans les locaux du couvent de la Visitation (à l’emplacement de l’actuel musée d’Aquitaine) qui abritait déjà le lycée est repoussée par le conseil municipal en 1810.
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, les recteurs successifs sont donc obligés d’héberger leurs services à leurs domiciles personnels. La loi Fortoul du 14 juin 1854 replace les choses dans l’ordre. Elle impose en effet aux villes chefs-lieux d’académie l’obligation de pourvoir au logement du conseil académique et des bureaux du rectorat. Jusqu’en 1888, la ville de Bordeaux, faute de disposer d’un local suffisant, a recours, pour satisfaire à la loi, à la location d’immeubles.
Ainsi le rectorat est-il successivement établi cours du XXX juillet de 1854 à 1869, rue de la Trésorerie, puis à l’hôtel Ducru, propriété du Bureau de Bienfaisance, rue du Temple, au début de la IIIème République. En 1887, le bail consenti à la ville touchant à son terme et le Bureau de Bienfaisance ayant décidé d’aliéner son immeuble, la ville fait l’acquisition de l’hôtel de Basquiat. C’est dans cette magnifique construction du Bordeaux classique, bâtie en 1781, qu’est transféré le rectorat.
L’installation à l’hôtel de Basquiat
Le cadre est prestigieux, mais très vite la place manque. En fait, dès l’installation du rectorat à l’hôtel de Basquiat, en 1888, les commis sont à l’étroit dans leurs bureaux. Le même constat est fait par le recteur en 1923, puis en 1932 : à cette date, le recteur propose une extension des locaux vers les immeubles voisins.
Mais l’agrandissement du rectorat est différé jusqu’en 1948. Les travaux d’appropriation des nouveaux locaux commencent en 1951 et sont achevés deux ans plus tard. Le rectorat annexe alors deux bâtiments situés de part et d’autre de l’hôtel de Basquiat : au nord, l’hôtel de Poissac (datant également du XVIIIème siècle et doté d’un magnifique portail) et au sud un immeuble plus ordinaire (aujourd’hui détruit et remplacé par le square Saint-John-Perse).
Très vite, les locaux sont à nouveau insuffisants et l’administration rectorale essaime dans une dizaine d’immeubles discrets disséminés un peu partout en ville, du cours Pasteur au cours de la Marne ou à la rue Vital-Carles sans compter quelques préfabriqués.
Les bâtiments actuels
À la fin des années 1960, le rectorat se situe dans le périmètre urbain du plan d’aménagement du quartier Mériadeck. L’hôtel de l’académie rompt la perspective que ce plan entend consacrer entre le jardin du palais Rohan (la mairie de Bordeaux) et l’esplanade du quartier rénové.
Classés monuments historiques, les hôtels de Poissac et de Basquiat sont conservés pour servir, le premier des salons de réception et de bureaux et le second de résidence au recteur. L’immeuble qui abrite aujourd’hui les services administratifs du rectorat, rue Joseph-de-Carayon-Latour, est construit dans le cadre du remodelage du quartier Mériadeck. Dû aux architectes Royer et Mathe, le nouveau bâtiment, commencé au printemps de 1974, est achevé en décembre 1975.
Ainsi complétés, les locaux du rectorat répondent à un besoin ancien d’espace et à une logique fonctionnelle de regroupement des services en un seul lieu.
La tour Paul-Victor-de-Sèze, un nouveau site pour le rectorat
Acquis en 2005 et situé au cœur du quartier Mériadeck, ce bâtiment (précédemment la propriété de France Télécom) accueille, depuis avril 2009 :
- divers services disséminés dans Bordeaux et agglomération (SAIO/ONISEP, DAFPIC, DGFP, CAFA, SCOLTELESERVICE, CASNAV, CATICE, UNSS, etc.)
- d'autres jusqu’ici logés rue de Carayon-Latour ou rue Desfourniels (direction de la pédagogie, collèges des IA-IPR et des IEN, IHS, DAREIC, CLEMI, DAAC, etc.)
- ainsi que de nouvelles directions comme la DAD ou la DGEP.
Ce sont au total plus de 280 personnes qui sont hébergées sur huit niveaux dans les 212 bureaux que comporte l’édifice.
Mise à jour : mai 2024