En matière d'éducation à l'égalité et au respect entre les filles et les garçons, le détour par les arts et la culture est une approche d'une grande validité, comme nous le démontre l'action menée par la compagnie Les Volets rouges, dont le travail est inscrit au dispositif BOUGEONS SANS BOUGER ! (volet Arts vivants).

mplantée à Bordeaux depuis dix ans, dirigée par Sébastien Sampietro, metteur en scène et comédien, l'association Les volets rouges est une compagnie de théâtre qui destine son travail au public des enfants et des adolescents.

 

Sébastien Sampietro dans L'Endive au vestiaire © Pierre Planchenault

L'adolescence est le lieu de tous les possibles et de toutes les difficultés. Les mutations physiques et psychiques propres à cet âge sont souvent vécues dans le désarroi. Elles se traduisent par un fort besoin d'identification au groupe, avec ses codes (langagiers, comportementaux, vestimentaires) et par le rejet tout aussi fort de ce qui ne se situe pas dans la norme admise.

Du point de vue des relations affectives, le modèle de société, à la fois patriarcal et hétéronormé, intégré depuis la prime enfance à travers le schéma familial dominant, pose la question de l'écart vis-à-vis de la norme. Les stéréotypes, puissamment ancrés chez l'individu, deviennent toxiques à l'échelle du social. Au sein des établissements, au regard de la souffrance des jeunes et de l'intensification des phénomènes de harcèlement, il est donc important de repenser nos actions afin de créer les conditions du respect et de la sérénité.

 Tu es là ? © Nico Pulcrano

C'est le propos de la compagnie Les volets rouges qui, en s'appuyant sur la littérature et le spectacle vivant comme leviers pour déconstruire les représentations, propose une expérience sensible de la différence afin de permettre une identification positive à l'autre.

Depuis 2012, la compagnie développe à cette fin un projet de trilogie qui interroge tout particulièrement la place de l'individu dans le groupe, le rapport du singulier à la norme et les mécanismes de rejet de la différence. Je me lève vacillant et je sors de ma cachette, c'est le titre qui rassemble ces trois formes artistiques, dont deux sont en diffusion (L'Endive au vestiaire et Nobody knows) et une en cours de production.

Je t'écoute © Nico Pulcrano

Concrètement, expérience de spectateur et pratique théâtrale, deux puissants vecteurs de réflexion et de transformation, se répondent dans un parcours d'éducation artistique et culturelle pour lutter contre toute forme de discrimination.

Rencontre avec les enfants

Les parcours sont définis en fonction des désirs et contraintes de chaque établissement.

Voici un exemple d'intervention :

1. Une rencontre avec l'équipe artistique en amont du spectacle :  

• Echange autour des modes de socialisation, choix d'orientation, parcours de formation et vie professionnelle. 
• Echange autour du spectacle : quoi (porte d'entrée vers le texte et le propos), pourquoi (note d'intention) et comment (note de mise en scène, porte d'entrée vers la forme).

2. Une expérience de spectateur : dans un théâtre ou au sein de l'établissement scolaire, une représentation suivie d'un bord de scène  pour échanger sur le spectacle.

3. Une expérience de pratique théâtrale à partir des supports littéraires et artistiques utilisés par la compagnie dans le processus de création du spectacle.

Bord de scène avec le public jeune © Alfred (dessinateur performant dans Nobody knows)

L'observation des publics au cours des nombreuses représentations (une cinquantaine à ce jour) et interventions en milieu scolaire (une centaine d'heures) permet de poser le constat sans équivoque de la pertinence et de l'efficience du projet.

Mais beaucoup reste à faire et nous sommes résolus à travailler, notamment avec les partenaires culturels, pour enrichir, décliner et multiplier ces actions.

Consultez le teaser de L'Endive au vestiaire.